Les enfants face aux écrans

La révolution numérique engagée dans les années 1980 ne cesse depuis de faciliter l’accès aux écrans. Chaque décennie connait ses nouveaux outils et leur accorde une place de plus en plus importante.

Aujourd’hui, les écrans sont partout et leurs usages sont devenus ludiques et faciles. Dans ce contexte, il est compliqué d’empêcher les enfants de regarder la télévision, le smartphone ou la tablette. Ce phénomène s’est accentué depuis la pandémie de COVID-19.

La révolution numérique engagée dans les années 1980 ne cesse depuis de faciliter l’accès aux écrans. Chaque décennie connait ses nouveaux outils et leur accorde une place de plus en plus importante.

Aujourd’hui, les écrans sont partout et leurs usages sont devenus ludiques et faciles. Dans ce contexte, il est compliqué d’empêcher les enfants de regarder la télévision, le smartphone ou la tablette. Ce phénomène s’est accentué depuis la pandémie de COVID-19.

1. Les constats

a. Un environnement numérique

Le rapport « Enfants et écrans - À la recherche du temps perdu » montre qu’en 2021, 89% des 13-19 ans avaient un smartphone. L’âge moyen d’acquisition était estimé à 9 ans et 8 mois.

Le rapport révèle également qu’en 2023, le temps d’exposition des enfants de 2 ans était de 56 min. La durée passait à 1h34 chez les 5 ans et demi. Seuls 13,7% des enfants de 2 ans n’étaient pas exposés aux écrans.

b. Des effets sur la santé des enfants

L’usage des écrans a des conséquences sur la santé physiques et psychiques des enfants.

• La santé somatique

- Le sommeil : en France, en 2020, 16 % des enfants de 11 ans et 40 % de ceux de 15 ans présentaient un déficit de plus de 2 heures de sommeil par jour, en semaine.

Le manque de sommeil favorise les troubles métaboliques, les maladies cardiovasculaires, les troubles psychiatriques, les maladies neuro-dégénératives, certains cancers, les crises d’épilepsie…

Le sommeil participe activement et de façon indispensable au développement global de l’enfant. L’altération du sommeil en est d’autant plus grave, elle est responsable de troubles cognitifs à vie.

- La capacité cardiovasculaire : Selon la Fédération française de cardiologie, les enfants ont perdu 25 % de leur capacité cardiovasculaire en 40 ans. En France, moins de 50 % des enfants respectent les 60 minutes d’activité physique quotidienne préconisées.

Les études réalisées par l’Anses en 2020 montrent que 33 % des enfants de moins de 3 ans ne pratiquaient aucune activité physique d’extérieur. Selon l’INSERM, en 2017, les enfants exposés aux écrans dès 2 ans atteignent un taux de masse corporelle supérieure à la moyenne à l’âge de 5 ans.

Le temps d’écran immobile n’explique pas à lui seul l’augmentation du nombre de cas d’obésité mais il y contribue fortement.

- L’altération de la vue : l’œil est en formation durant les premières années de la vie et continue pendant l’adolescence. La myopie se développe, principalement, entre 6 et 12 ans ; l’enfance est donc une période cruciale.

La lumière bleue des LED émises par les écrans est phototoxique pour la rétine, en particulier la nuit. Cette toxicité est accrue chez l’enfant car l’œil n’est pas encore mature et le cristallin laisse passer plus de 80% des longueurs d’onde dans la gamme du bleu.

D’autres symptômes, plus bénins, sont observés : fatigue visuelle, flou visuel, œil sec…

- Des effets sur le cerveau et le neurodéveloppement : Des signaux faibles en population générale et la littérature scientifique semblent démontrer qu’il existe un lien entre usage des écrans et difficultés de langage, de l’alimentation, de la communication, de la concentration et de la richesse du vocabulaire.

• La santé mentale

- L’adolescence est propice aux changements et aux difficultés et est source de vulnérabilité. Anxiété, dépression ou conduites suicidaires peuvent apparaitre. L’état actuel des connaissances tend à montrer que les réseaux sociaux sont un facteur risque aggravant pour ces jeunes.

D’après une enquête réalisée par le ministère de la santé britannique, les enfants qui passent beaucoup de temps devant les écrans seraient moins heureux, plus anxieux et plus déprimés que les autres.

- Les enfants sont exposés à des contenus inappropriés, traumatiques, voire dangereux.

7 jeunes sur 10 âgés de 11 à 18 ans considéraient eux-mêmes avoir déjà été exposés à des contenus choquants sur Internet ou sur les réseaux sociaux :

• la 1^er exposition à la pornographie a lieu à 10-11 ans ;
• 47% des jeunes ont vu des scènes de maltraitance animale, de violence, de torture… ;
• 48 % des jeunes disent avoir été insultés et 25 % ont subi des moqueries sur Internet.
• 30 % ont vu des propos racistes et 26 % des propos insultants ou haineux en lien avec la religion

2. Nos conseils

Il est essentiel de sensibiliser les familles et les enfants aux dangers de l'utilisation excessive des écrans et de leur donner des clefs pour en limiter les effets.

Quelques astuces simples, basées sur la règle des 3-6-9-12 développée par Serge Tisseron, peuvent être mises en place.

Avant 3 ans, la personnalité de l’enfant se construit, son cerveau aussi. Il apprend les bases de la socialisation : le langage, les compétences motrices, les capacités d’attention et de concentration et la reconnaissance des mimiques.

=> Nos conseils : jouer, parler, aider l’enfant à développer ses 5 sens et pas de télévision.

De 3 à 6 ans, l’enfant consolide ses acquis et apprend l’autorégulation.

=> Nos conseils : pas d’écran le soir, une utilisation en famille pour une durée quotidienne de 30min à 3 ans à 1 heure maximum à 6 ans.

De 6 à 9 ans, l’enfant apprend à vivre en société et les limites du jeu social.

=> Nos conseils : créer avec les objets numériques, expliquer les règles de vie (pas dans la chambre, pas la nuit, ni pendant les repas ni au moment du coucher).

De 9 à 12 ans, l’enfant peut perdre en capacité de concentration et d’attention en habituant son cerveau à enchainer des actions ou des mouvements. Il s’expose également aux nombreux dangers présents sur internet.

=> Nos conseils : expliquer que tout n’est pas vrai sur internet et que tout ce qu’on y met y reste définitivement.

Vous voulez en savoir plus ?

La Mutuelle Générale des Affaires Sociales (MGAS) vous invite à participer à un webinaire gratuit Le 20 mars 2025 à 12h00.

Le docteur Christine CHOLLET, pédiatre au CHU de Toulouse, interviendra sur les enjeux des écrans et les risques qui y sont liés.

Pour vous inscrire à cette conférence en ligne*,
cliquez sur le lien ci-dessous :

INSCRIPTION AU WEBINAIRE ZOOM

* Dispensée avec la solution Zoom professionnelle sécurisée et respectant la confidentialité des participants (RGPD).

Sources : Enfants et écrans – A la recherche du temps perdu, l’Assurance maladie de Paris, Le bon usage des écrans, Association 3 6 9 12