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Le 20.03.2023 dans Actualités / Prévention
Cancers oraux et papillomavirus humain (HPV)
1. Une infection sexuellement transmissible (IST) commune...
HPV est l’abréviation de Human papillomavirus. Il s’agit d’un virus commun qui peut infecter la peau et les muqueuses des hommes et des femmes. Il en existe plus de 200 types. Il se transmet très facilement, quasiment exclusivement lors d’un rapport sexuel, avec ou sans pénétration. Il s’agit de l’IST la plus fréquente. Chacun peut être exposé à une infection à HPV quelle que soit sa sexualité.
Près de 80% des personnes seront infectées par le HPV au cours de leur vie. Dans 90% des cas, l'infection disparait spontanément dans les deux ans. Cette infection sexuellement transmissible se transmet la plupart du temps lors du premier rapport sexuel.
La plupart des infections ont lieu lors des premiers rapports sexuels. La majorité des infections ne donnent aucune lésion et sont sans conséquence. Dans 90 % des cas, l’infection est transitoire car l’organisme élimine spontanément le virus dans les 2 ans après la contamination. Dans 10 % des cas, l’infection persiste et peut entraîner des lésions précancéreuses au niveau de la muqueuse du col de l'utérus. Ces lésions peuvent évoluer vers un cancer 10 à 15 ans après l’infection par le virus. Ce virus peut aussi causer le cancer de l’oropharynx (gorge, amygdales et base de langue) de l’anus, du pénis, du vagin et de la vulve.
2. Aux conséquences très importantes...
Les cancers ORL sont la 4ème cause de cancers en France, avec environ 14 000 nouveaux cas par an. Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont liés aux papillomavirus humains. Dans la majorité, ils concernent l’oropharynx (22 %), l’anus (24 %) et le col de l’utérus (44 %). Si ces cancers atteignent en majorité les femmes, un quart touche les hommes.
22% des cancers liés au HPV touchent l'oropharynx (gorge, amygdales et base de la langue) ; leur nombre ne cesse d'augmenter.
Identifié comme cause de certains cancers de la cavité buccale et de l’oropharynx, en particulier ceux de la base de la langue et des amygdales, le HPV se transmet lors de rapports sexuels oraux. Même si le tabac et l’alcool restent de loin les facteurs de risque essentiels des cancers buccaux, la progression des cancers dus au HPV croit fortement.
Le dépistage précoce de ces cancers buccaux reste essentiel. Pris précocement, ils se soignent bien. Les chirurgiens-dentistes peuvent réaliser, lors des consultations, un dépistage des cancers de la cavité buccale et sensibiliser les patients aux principaux facteurs de risque (tabac, l’alcool et le HPV).
3. Contre laquelle nous pouvons nous protéger...
Grâce à la vaccination
Actuellement, uniquement 37 % des filles et 9 % des garçons sont protégés. Le dernier vaccin commercialisé (Gardasil® 9) protège contre certaines infections à HPV qui sont en cause dans 90 % des cancers du col de l'utérus, 80 % des cancers de l’anus et 90 % des verrues ano-génitales (condylomes). Il est important que la vaccination soit réalisée avant l'exposition à l'infection, avant le premier rapport sexuel. Le respect du schéma vaccinal est essentiel pour que cette vaccination soit efficace.
A la rentrée 2023, annoncée par Emmanuel Macron le 28 février 2023, une campagne de vaccination contre le HPV, gratuite et généralisée, sera lancée dans les collèges pour les élèves de 5ème, sur la base du volontariat. Un accord parental sera nécessaire et la vaccination ne sera pas obligatoire. Cette campagne doit permettre d'augmenter la couverture vaccinale nationale.
Et à la prévention combinée
Les préservatifs protègent imparfaitement contre l’infection à HPV car ils ne couvrent pas l’intégralité des parties génitales. Une prévention combinée (préservatif et vaccination) permet d’assurer la meilleure protection contre le HPV. De plus, les dépistages à intervalles réguliers à partir de 25 ans restent indispensables pour veiller à sa santé.
Pour se protéger contre les infections au HPV et ses conséquences :
- La vaccination, si possible avant le premier rapport sexuel,
- L'utilisation du préservatif,
- Des dépistages réguliers.
L'union française pour la Santé Bucco-dentaire se mobilise contre les cancers oropharyngés induits par le HPV.
Parlez-en à votre dentiste !
4. Avec le soutien des professionnels de la santé bucco-dentaire notamment
Le défi est maintenant de mobiliser les parents et les jeunes autour de la question du HPV. Cette nouvelle campagne de vaccination est un moyen de prémunir les jeunes de différents cancers dont les cancers buccaux HPV induits. Tous, familles et professionnels de santé doivent s’emparer de cet outil de prévention qui a déjà montré son efficacité.
Aussi, l'Union Française pour la Santé Bucco-dentaire mobilise les chirugiens-dentistes sur la question des cancers oropharyngés induits par le HPV.
Pensez à aborder le sujet avec votre dentiste lors de votre prochaine consultation !
Sources : Union Française pour la Santé Bucco-dentaire, service-public.fr, Institut national contre le cancer, magazine de l’assurance maladie de paris